René de Rohan, noble châtelain de Blain, est de ces rares hommes qui comptent parmi leurs relations celle du roi de France, Henri II. Sa fidélité au souverain ne se limite pas à l'accueillir au château, prestige enviable. Le seigneur prend part à la guerre menée contre l'Autriche et fait partie des victimes du combat. Blain est un des bastions de pointe du calvinisme, comme en témoigne la présence d'Andelot, frère de l'amiral Coligny, qui rencontre au château Isabeau de Navarre. Pour qu'une religion s'épanouisse, il faut qu'une autre pâtisse : la vicomtesse de Rohan et son fils Henri Ier se chargent de terroriser les quelques vassaux qui persisteraient à faire des yeux doux au catholicisme. Le château de Blain est dans une situation des plus précaires lors des évènements de la Ligue. D'une part, la présence du duc de Mercoeur constitue une menace ; d'autre part la légèreté de l'intervention des seigneurs de Rohan rend inévitable la conquête du monument. Jean de Montauban s'en chargera en 1589. Une intimité vivifiante : Blain et son château.